L’architecture de Noirlac reflète, dans son exigeante pureté, le projet cistercien des origines et la mystique bernardine. Saint Bernard veilla sur la fondation de Noirlac : les quelques moines qui, en 1136, quittent Clairvaux pour fonder la future abbaye suivent Robert, leur abbé, un très proche parent de Saint Bernard. Ce dernier interviendra d’ailleurs personnellement auprès du Roi, en 1149, pour venir en aide à la jeune communauté.
Noirlac, fondation cistercienne exemplaire
Le choix d’un site éloigné du monde reprend la tradition très ancienne de la recherche du « désert », chère aux premiers ermites chrétiens d’Orient : le site de Noirlac est, à l’époque, un taillis marécageux, conforme aux exigences de la Règle cistercienne. Une clôture naturelle en quelque sorte, complétée bientôt par celle des bâtiments monastiques.
Conforme au plan-type des abbayes cisterciennes, la construction séparait à l’origine rigoureusement la communauté, de part et d’autre du cloître. A l’Est, l’aile des moines, avec dortoir, salle capitulaire et chauffoir, bien distincte du quartier d’habitation plus rudimentaire des convers, situé à l’Ouest.
L’ascèse cistercienne se lit parfaitement dans la simplicité des formes architecturales : nudité de l’appareil de pierres, colonnes tronquées, ornements dépouillés des chapiteaux… l’ensemble appelle puissamment au renoncement.