ABBAYE ET NATURE

L'ABBAYE

Au cœur d’un environnement naturel préservé, Noirlac compte parmi les abbayes cisterciennes les mieux conservées. Riche de neuf siècles d’histoire, elle présente aujourd’hui une architecture majestueuse et intemporelle. Visitez les huit espaces de vie des moines qui en font la beauté : cellier, cloître, abbatiale, salle capitulaire, chauffoir, réfectoire, dortoirs des moines et des convers. 
À partir d’avril, plongez dans un voyage sonore et musical, à l’échelle du monument avec résoNance, installation d’une envergure inédite. 

Prenez ensuite le temps de flâner dans les jardins repensés par le paysagiste Gilles Clément 
et découvrez la faune et la flore du bocage environnant grâce aux activités nature.

Centre culturel de rencontre, Noirlac déploie une programmation artistique et culturelle autour de l’écoute, centrée sur les musiques, les sons et les paroles : concerts, conférences, récits et contes, immersions sonores. Découvrez aussi de multiples occasions de vivre et partager des moments festifs ou familiaux : spectacles pour le jeune public, bals, flâneries nocturnes, installations et jeux.

Les jardins

Conçus par le paysagiste Gilles Clément, les jardins structurent l’espace en privilégiant une nouvelle perspective de l’abbaye depuis l’entrée sud du monument ; ils créent un lien entre le désordre bocager et la rigueur des bâtiments cisterciens. Dès l’arrivée, le clos des arbres de Judée, les allées de graminées, le bassin et la pièce des roses changeantes invitent à la contemplation et soulignent la pureté des lignes architecturales du monument. 
Au cœur du cloître, autour du puits fleuri, le ciel se reflète en nuages de vivaces, simples et aromatiques. Plus loin, les jardins orientaux aux tonalités blanches et légères mènent jusqu’à la magnifique allée de tilleuls bicentenaires.


Échinacées du parterre des roses changeantesDès 2009, Gilles Clément imagine les premiers dessins et croquis des futurs jardins de l’abbaye. L’idée ? Réinventer le lieu et révéler sa beauté dans son " grand paysage " ! Le résultat ? Une création contemporaine qui n’a rien du jardin de curé mais une œuvre paysagère qui fait dialoguer l’abbaye avec son environnement, le désordre bocager et la rigueur des bâtiments cisterciens. Un parti-pris audacieux poursuivi aujourd’hui par Jonathan Champion, le jardinier de l’abbaye, qui repose sur des codes couleurs et des massifs monochromes.

Dès l’arrivée sur site, le clos des arbres de Judée, les allées de graminées et le bassin de nénuphars invitent à la contemplation et soulignent la pureté des lignes architecturales du monument. L’avant-cour donne à voir une coulée verte qui met l’accent sur les deux paysages principaux de l’abbaye : les coteaux d’un côté et le bocage de l’autre. Jeux de tonte, carrés découpés mais aussi arbres à faisans, liriope muscari, allium giganteum (d’énormes pompons fuchsias), côtoient le miscanthus dans un cadre ultra graphique.

En se rapprochant de l’abbaye, le jardin des roses changeantes est un massif très pop aux teintes chaudes (rose, orange, jaune, pourpre, rouge) composé au fil des saisons de plusieurs rosiers anciens, de tulipes, de pivoines, d’échinacées, de rosiers remontants, d’anémones du japon et de dahlias. Surélevés dans des bacs en acier corten, les massifs sont situés sur l’emplacement de l’unique bâtiment qui manque à l’appel : le réfectoire des frères convers !

Plus loin, seul le jardin du cloître permettait aux moines d'écouter la rumeur du monde. Ici, Gilles Clément a imaginé un ciel qui se reflète en nuages de vivaces, simples et aromatiques. Romarin, hysope et sauge sont associés aux brunneras (myosotis du Caucase) à la floraison légère et délicate, aux géraniums, à la véronique, à la perovskia blue spire (lavande russe), et au lysimachia. Selon les saisons, plusieurs variétés d’aster, d’iris ou de violettes assurent un ciel bleu permanent !

Anémones du Japon du Massif orientalDevant la façade XVIIIe de l’abbaye, le jardin oriental est composé de trois massifs rectangulaires, en hommage aux jardins à la française. Marguerites géantes au printemps, gauras en été, anémones du Japon en automne : les tonalités blanches et légères sont saupoudrées d’une touche dorée avec l’avoine géante et ses grandes hampes lumineuses.

Dans le Parc, les branches retombantes des tilleuls bicentenaires, classés " arbres remarquables ", forment une immense alcôve qui n’est pas sans rappeler les voûtes de l’abbatiale. D’autres essences, un noyer, des hêtres, un châtaignier, des ifs et un cerisier japonais arborent le décor.



Une démarche écologique et écoresponsable 

Terrain très riche, probablement travaillé par les moines au fil des siècles, le Jardin en mouvement est une vaste prairie qui met en valeur les fleurs locales, telles que la bardane, le bouillon blanc, la vipérine commune, la mauve ou encore le chardon à foulon. L’idée de Gilles Clément : un jardin " punk écolo " avec des plantes sauvages et rustiques où l’on fait le maximum avec le minimum !

Autre démarche responsable, la prairie pâturée a été installée sur l’emplacement de l’ancienne forge. Pour ne pas abîmer les vestiges historiques, des brebis noires de l’île d’Ouessant broutent et entretiennent la parcelle.

Enfin, un verger de 32 fruitiers (pommier, poirier, cerisier, prunier) de variétés anciennes ou locales permettront à moyen terme de proposer des jus de fruits au salon de thé. Situé à l’entrée du site, il permet aux visiteurs de prendre un thé avec vue sur un savonnier, des épimediums (fleurs des elfes), des rosiers grimpants blancs et jaunes aux nuances nacrées et des clématites.


Intervenir en un lieu tel que l’abbaye de Noirlac, c’est se mettre en rapport avec l’histoire, l’économie spatiale et domestique d ’une communauté de moines, le paysage et sa conformation, le relief, la rivière, les liaisons avec la ville, l’intelligence du site. C’est aussi se trouver face à la force de l’art mise au service du « vivre et penser » dans un constant appel à la spiritualité. La puissance de l’architecture, le rapport de la lumière à l’ombre, la simplicité des espaces de transition, la proportion généreuse des enclos, le  positionnement de cet ensemble dans l’espace placent le visiteur devant un équilibre heureux où l’objet central, l’abbaye magnifiée par la clarté de ses pierres, se lie sans heurt à tous les horizons.

Noirlac est un tout, du sommet de la colline aux rives du Cher. Dans ces conditions, faire un jardin relève du défi.
Tout est déjà là, il ne peut s’agir que d’un ajout modeste, un accompagnement. Le projet établi s’applique au 
respect de l’état des choses en invoquant parfois la mémoire disparue d’un usage de l’espace. Le nouvel accès depuis le parking vers la Basse-cour constitue un changement fonctionnel et spatial important. Il contribue à la création d’une perspective tendue entre la colline et le bocage. Cette même perspective croise l’axe Bruère-Virlay destiné à la promenade. 
A l’intérieur de l’enceinte de l’abbaye, l’Avant-cour, le Jardin des roses changeantes, sont des aménagements destinés à la fois à renforcer la cohérence des compositions spatiales et à produire une animation, un agrément, un lieu possible de station pour les visiteurs. Enfin, au cœur de l’abbaye le Jardin du cloître renvoie à l’usage ancestral et toujours en vigueur des plantes médicinales et condimentaires. Mais leur dispositif dans l’espace clos, selon un tremblement des bordures ainsi que le choix des couleurs dominées par le bleu se rapportent à un reflet du ciel.

Gilles Clément


Le bocage

Au bord du Cher, l’abbaye de Noirlac veille sur son bocage, travaillé par les moines cisterciens dès le XIIe siècle. 
Toujours utilisé pour l’élevage, il a conservé son aspect originel avec des prairies entourées de haies, entretenues par les agriculteurs
Aujourd’hui labellisé Espace Naturel Sensible, il abrite une flore et une faune riches, des espèces protégées, tel le guêpier d'Europe, l'hirondelle de rivage ou le grand capricorne, un insecte qui vit uniquement sur les chênes centenaires.

Les mares bruyantes où barbote le Triton crêté, les chênes centenaires, unique nourriture du Grand Capricorne, les prés humides créent un ensemble bocager rare, doté d’une forêt alluviale en voie de disparition en France. 
Les crues du Cher et ses étiages façonnent le paysage et nourrissent 427 espèces recensées, dont 260 plantes et 50 oiseaux. Le Guêpier d’Europe, l’Hirondelle de rivage, la Pie-grièche écorcheur, trois espèces protégées, nichent entre falaises et bancs de sable. 
Cet écosystème a été fortement perturbé par les extractions de sable, stoppées en 1987, et l’envahissement de plantes exogènes (extérieures à l’écosystème) comme la renouée hybride, l’ambroisie à feuille d’armoise ou le robinier.
Aujourd’hui, le Conseil départemental du Cher souhaite rendre accessible et vivant cet écrin de nature. A cet effet, l’abbaye dispose d’une médiatrice nature qui propose des visites et animations afin de découvrir cet espace.


C’est quoi un ENS ? 

Un Espace naturel sensible (ENS) est un site naturel remarquable reconnu pour ses caractéristiques écologiques et paysagères. 24 ENS sont aujourd’hui labellisés dans le département du Cher. Ils abritent une faune et une flore d’exception. Ces sites appartiennent à des propriétaires publics ou privés. Ils sont gérés par divers acteurs qui veillent à les préserver et les valoriser auprès du public. Ces acteurs sont fédérés autour d’un schéma départemental pour proposer des actions cohérentes et adaptées. 

La volonté du Département est 
• de rendre accessibles et vivants ces écrins de nature 
• de leur donner une réalité dans leur territoire 
• de créer des passerelles avec les autres milieux naturels et les sites touristiques 
• de sensibiliser sur la fragilité des écosystèmes 
• d’amener une prise de conscience sur notre rôle à tous dans la préservation de la qualité de l’eau, de l’air et de la terre

Découvrez les rendez-vous Nature de la saison 2024

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