Voilà plus de quatre décennies que Marcel Pérès, à la tête de son ensemble Organum, défriche inlassablement les origines de la musique occidentale. Artisan essentiel de la renaissance des musiques médiévales européennes, il n’a eu de cesse de révéler la multiplicité des sources de celles-ci, notamment en provenance de l’Orient. Il n’a eu de cesse également d’articuler le plaisir acoustique et musical à une recherche scientifique et transdisciplinaire visant à faire de la musique l’outil privilégié d’une réflexion sur l’histoire des mentalités. 

« C’est pour présenter un autre visage de cette personnalité que I’Ensemble Organum a tenté de repenser la musique d’Hildegarde à l’intérieur du contexte esthétique et liturgique rhénan du XIIe siècle, dans la continuité de la tradition liturgique bénédictine post-carolingienne, mais aussi dans la mouvance du souffle créateur qui vivifia le XIIe siècle », écrivait-il en 1996 au sujet d’Hildegarde de Bingen (1098-1179). 28 ans après, Marcel Pérès a choisi Noirlac comme laboratoire d’une nouvelle recherche sur cette sainte, visionnaire, guérisseuse et compositrice dont l’importance paraît de jour en jour plus essentielle. Au cours de plusieurs résidences, avec une équipe pluridisciplinaire réunissant des chercheurs de l’université de Rennes 2 et d'autres établissements, et un ensemble de chanteuses de 17 à 70 ans, il étudiera les vertus thérapeutiques de la musique d’Hildegarde. 

Point d’orgue de ce travail, ce concert fera résonner sous la voûte de l’abbatiale mise à nu, au milieu de ces pierres choisies pour leur qualité de réverbérer le son, les Vêpres pour Marie, extraites de la Symphonie des Harmonies célestes : une soirée qui nous promet un voyage mémorable aux origines du chant et de la liturgie.

Ce concert sera précédé d'un apéro-rencontre avec Marcel Pérès, à 19h dans les jardins de Noirlac, animé par David Sanson.