L’architecture de Noirlac reflète, dans son exigeante pureté, le projet cistercien des origines et la mystique bernardine. Saint Bernard veilla sur la fondation de Noirlac : les quelques moines qui, en 1136, quittent Clairvaux pour fonder la future abbaye suivent Robert, leur abbé, un très proche parent de Saint Bernard. |
Voûtes de l'église abbatiale | Le choix d’un site éloigné du monde reprend la tradition très ancienne de la recherche du « désert », chère aux premiers ermites chrétiens d’Orient : le site de Noirlac est, à l’époque, un taillis marécageux, conforme aux exigences de la Règle cistercienne. Une clôture naturelle en quelque sorte, complétée bientôt par celle des bâtiments monastiques. Conforme au plan-type des abbayes cisterciennes, la construction séparait à l’origine rigoureusement la communauté, de part et d’autre du cloître. A l’Est, l’aile des moines, avec dortoir, salle capitulaire et chauffoir, bien distincte du quartier d’habitation plus rudimentaire des convers, situé à l’Ouest. L’ascèse cistercienne se lit parfaitement dans la simplicité des formes architecturales : nudité de l’appareil de pierres, colonnes tronquées, ornements dépouillés des chapiteaux… l’ensemble appelle puissamment au renoncement. |
Les Vitraux de Noirlac
C’est en 1975 que fut proposé à l’artiste Jean-Pierre Raynaud de dessiner les vitraux de l’abbatiale et du réfectoire. Rejoignant l’idéal cistercien dans le refus de tout artifice et le complet dénuement, l’artiste réussit à donner pleinement vie aux baies et rosaces de l’abbaye.
« La lumière admise avec mesure dans l’enclos de leur retraite devait rester telle que Dieu la faite,
sans apprêt, sans atours, splendide en sa simple nudité. » Georges Duby
En cheminant vers le chœur de l’abbatiale, on remarque que la lumière devient de plus en plus intense et donne vie aux verres blancs qui, chargés de nuances, transforment le choix de la « clôture » fait par les moines en un hymne à la liberté.