Quelques moines venus de Clairvaux posent les premières pierres de l’abbaye en 1150. Témoin de l’apparition du style gothique dans la région, Noirlac connait son apogée au XIIIe siècle, puis une longue période de déclin des vocations tout en gardant un rôle économique important. Vendue en tant que bien national à la Révolution, transformée en manufacture de porcelaine au XIXe siècle, elle est acquise en 1909 par le Département du Cher qui la restaure entièrement.
Aujourd’hui, elle offre à ses visiteurs la pureté de son architecture et la sérénité de sa pierre blonde, révélées par la lumière filtrant des vitraux contemporains créés par Jean-Pierre Raynaud.
Les jardins contemporains, pensés par le paysagiste Gilles Clément, mettent en valeur le lien harmonieux entre le patrimoine bâti et l'environnement naturel, invitant à la promenade. Centre culturel de rencontre depuis 2008, l'abbaye est un foyer reconnu d’échanges culturels et artistiques, tout en restant un lieu touristique majeur ouvert à la visite toute l’année.
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1136 : installation d’une communauté cistercienne venue de l’abbaye de Clairvaux (Aube)
au lieu-dit "la Maison-Dieu".
1150 : donation d’Ebbe de Charenton au profit des moines.
La construction d’une abbaye peut enfin être envisagée.
1189 : confirmation de la donation par un acte notarié. L’abbaye prospère.
Elle perçoit dîmes, rentes et revenus seigneuriaux.
1290 : l’abbaye prend le nom de Noirlac.
1423 : pour la protéger des bandes armées qui ravagent la campagne, l’abbaye est fortifiée.
Élévation d’un donjon, ceinturé de douves dans le prolongement du cellier.
Fin du XVe siècle : la communauté de Noirlac traverse une crise morale profonde.
On signale un moine apostat* ainsi qu’un meurtrier.
1530 : Noirlac tombe en commende. Son abbé sera désormais nommé
par le roi hors de la communauté.
1651-1652 : les bâtiments sont gravement endommagés dans les combats opposant troupes royales
et partisans du Prince de Condé pendant la Fronde.
1712 : travaux de reconstruction. L’aile des moines est profondément remaniée.
1791 : vente de Noirlac pour 150 000 livres au titre de Biens Nationaux à Jean Amable Desjobert,
qui y installa pour une quinzaine d'années, sa résidence secondaire.
1822 : transformation en manufacture de porcelaine, rattachée à partir de 1854 au groupe Pillivuyt,
porcelainier à Foëcy. Les bâtiments conventuels abritent ateliers, logements, fours et entrepôts.
1837 : Prosper Mérimée visite l’abbaye.
1862 : l’abbaye est classée au titre des Monuments Historiques.
1894 : première remise en état. Élimination des installations industrielles par l’abbé Pailler
qui achète les lieux en vue d’y installer un orphelinat, projet qui n’aboutira pas.
1909 : acquisition par le Département du Cher.
1918 : campement à Noirlac du corps expéditionnaire américain.
1939 : Noirlac abrite des réfugiés républicains espagnols.
1940 : Noirlac abrite les vieillards de l’hospice de Saint-Amand-Montrond.
1950 : lancement de la restauration sous la conduite des architectes
des monuments historiques Ranjard et Lebouteux.
1980 : fin du chantier de restauration par l'architecte Jean Dedieu et création en 1977
par Jean-Pierre Raynaud des vitraux contemporains de l’église et du réfectoire.
2008 : labellisation nationale de l’abbaye en Centre culturel de rencontre.
2019 : réalisation des jardins imaginés par Gilles Clément.
2024 : ouverture de la visite sonore de l’abbaye de Noirlac.