10H > Accueil café

10h30 > Conférence > Partir d’une chanson pour composer une messe
David Fiala, historien et musicologue

De nombreuses messes polyphoniques de la Renaissance prennent pour base structurelle une composition préexistante, sacrée ou profane (chanson, madrigal, motet) : c’est ce que l’on appelle la « messe-parodie ». Maître de conférences au Centre d’études supérieures de la Renaissance de Tours, agrégé de musicologie, rédacteur en chef de la Revue de musicologie, ancien élève de l’Ecole normale supérieure de Paris, de la maîtrise du Centre de musique baroque de Versailles et de l’université de Princeton, l’historien David Fiala nous éclaire sur les enjeux de cette forme musicale prisée par de nombreux compositeurs des XIVe et XVe siècles (Lassus, Dufay, Janequin, Gombert, Palestrina, Josquin des Prés…), qui, en raison notamment de ses emprunts au répertoire profane, finit par s’attirer les foudres de la hiérarchie ecclésiastique.


11h30 > Concert > Guillaume Faugues, Missa Le serviteur. Philippe Basiron : Motets
Ensemble Diabolus in Musica / Nicolas Sansarlat, direction artistique

On sait peu de choses de Guillaume Faugues, compositeur actif entre 1460 et 1475, si ce n’est que son œuvre comporte 5 messes – un répertoire important pour un musicien de cette époque – et qu’il fut le chapelain et maître de chœur de la cathédrale de Bourges entre 1462-1463. Faugues n’en occupe pas moins une place importante dans l'histoire de la musique sacrée pour avoir été le premier à recourir à la « messe-parodie », comme l’illustre de façon remarquable sa Missa Le serviteur. Messe polyphonique à quatre voix (deux chanteurs par partie), très rarement interprétée et d’une grande qualité d’écriture, la Missa Le serviteur fut sans doute composée en Italie pour l’élection du pape Pie II, à Rome, en 1458. C’est à Bourges, quelques années plus tard, que Faugues rencontrera Johannes de Ockeghem, auquel le manuscrit de la messe fut initialement attribué. À Bourges également, il aura comme élève Philippe Basiron (ou Philippon de Bourges, v. 1449-1491), compositeur, chanteur et organiste qui devait s’illustrer comme l’un des musiciens les plus novateurs et respectés de la Renaissance. Un florilège de Motets de celui-ci complète ce programme rare dont l’ensemble tourangeau Diabolus in Musica nous donne à entendre la création.