« Leïla Martial est plus qu'une chanteuse. Elle est une créatrice d'émotions et une plasticienne de la voix », a écrit Jazz Magazine au sujet de cette artiste flamboyante qui, à tout juste 40 ans, n’en finit pas de s’affirmer comme l’une personnalités les plus singulières de la scène « jazz » au sens (très très) large. Formée à Marciac, dans son Gers natal, première chanteuse à se voir décerner le Premier Prix de Soliste au concours national de Jazz à La Défense, couronnée en 2020 « Artiste de l’année » aux Victoires du jazz, mais également férue de théâtre, de danse et de clown, Leïla Martial reste avant tout une nature nomade, à l’image des peuples dont les musiques sont les plus chères à son (grand) cœur : tziganes, pygmées ou inuit… Elle n’aime rien tant que déjouer les pistes et gravir les sommets, avec une liberté et une aisance qui laissent rêveur. Son duo avec Valentin Ceccaldi, violoncelliste et bassiste tout aussi polymorphe (il est le le cofondateur du Tri Collectif), que l’on a pu voir ici l'an passé aux côtés d’Ann O’aro, en est une nouvelle illustration. 

Dans les allées buissonnières de ce Jardin des délices, ils revisitent en funambules un éventail de chansons singulières, « tubes » ancrés dans la mémoire collective – l’Air du froid de Purcell, Au bois de Saint-Amand de Barbara – ou au parfum plus confidentiel – une mélodie de Fauré ou Manuel de Falla, une chanson d’Alain Péters… Le tout, en déployant une palette de registres et de couleurs, une sensibilité et une agilité apparemment inépuisables. Un moment de grande complicité et de haute-voltige en perspective.