Cat. A
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Tarif réduit : 15€
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Des montagnes d'Anatolie, dont Éléonore Fourniau revisite les traditions musicales à la vièle et la voix, aux étendues enneigées du Voyage d'hiver de Schubert, parcourues de concert par Noëmi Waysfeld et Guillaume de Chassy, cette après-midi de clôture des Nouvelles Traversées 2024 s'annonce riche en émotions fortes.
15h / Dortoir des convers > Neynik - Fusion miraculeuse
Singulier parcours que celui d’Ééonore Fourniau, partie en Turquie, sa vielle sur le dos, pour se former au répertoire du chant kurde d’Anatolie. Entre la France et le Moyen Orient, sa musique et sa vie tracent un fil qu’elle arpente en funambule virtuose.
Née à Bordeaux il y a 37 ans, formée au piano classique, Éléonore Fourneau a pourtant décidé de se consacrer à la vielle à roue, et de s’en retourner vers l’est de cette Turquie où elle a passé les toutes premières années de sa vie. Là-bas, à force de rencontres, de collectages, d’échanges, d’imprégnation communautaire, elle a fini par s’imposer, avec son instrument atypique et sa voix puissante, comme une interprète reconnue des musiques kurdes et alévies. Et une authentique star, comme en témoigne sa programmation au Newroz (Nouvel An) sur la grande scène de Diyarbakir en 2022, devant près d’un million de personnes…
C’est entourée d’un virtuose quintette gréco-bretono-catalan qu’elle publie au printemps 2024, en autoproduction, son premier album, Neynik (« miroir » en kurde) : une alternance de mélodies profanes ou sacrées et d’airs de danses qui disent à merveille la richesse culturelle des quatre régions et des différents dialectes kurdes. Mais c’est en solo qu’Eleonore Fourniau se présentera sur la scène des Nouvelles Traversées. On est impatient d’entendre le face-à-face entre cette musicienne d’exception, pétrie de nombreuses traditions musicales, et l’air du Berry. Et de la suivre, à l’ombre des tilleuls centenaires, à travers d’autres paysages, des montagnes d’Anatolie aux plaines de Mésopotamie.
16h / Dortoir des convers > Franz Schubert, Un voyage d’hiver - Paysages intimes
Guillaume de Chassy et Noëmi Waysfeld poursuivent leur exploration de l’inépuisable Winterreise de Schubert en l’augmentant de paysages sonores électroacoustiques : un traitement qui n’en rend que plus palpable la poignante intimité.
C’est en 1827, un an avant sa mort, que Franz Schubert mit en musique 24 poèmes de Wilhelm Müller pour composer son Winterreise (« Voyage d’hiver »). Évoquant l’errance d’un voyageur qui, brisé par une rupture amoureuse, fuit la ville pour aboutir, à travers des paysages enneigés, aux confins de la folie, cette œuvre obsédante, bouleversante, hantée par la dépression, s’est vite imposée comme un sommet de l’histoire de la musique, en même temps qu’une icône de la culture allemande.
Un Everest où le pianiste Guillaume de Chassy et la chanteuse Noëmi Waysfeld ont régulièrement besoin d’aller se ressourcer, et qu’ils ont gravi ensemble de manière singulière : en témoigne leur enregistrement publié en 2020, revisitant le cycle comme une suite de chansons faisant la part belle à ces racines populaires si présentes dans la musique de Schubert, la voix se parant de résonances yiddish et le piano, de réminiscences cinématographiques…
Ils franchissent aujourd’hui une nouvelle étape avec cette version augmentée et mise en scène, dans laquelle les traitements électroacoustiques viennent démultiplier les paysages schubertiens, et leur donner un surcroît de profondeur de chant. Guidés par Noëmi Waysfeld à travers cette succession d’état émotionnels universels, on embarque avec elle pour un voyage dont on ne sort pas indemne.
Neynik : Éléonore Fourniau, vielle à roue, saz & chant
Franz Schubert, Un voyage d'hiver : Noëmi Waysfeld, chant - narration / Guillaume de Chassy, piano - arrangements / Olivier Innocenti, conception électroacoustique / Florient Azoulay, textes & dramaturgie