Dimitri Chostakovitch : Deux Pièces pour octuor à cordes op. 11. Lisa Heute : création. Felix Mendelssohn : Octuor en mi bémol majeur op. 20

Tous les deux ans, la violoniste Marianne Piketty et son ensemble Le Concert Idéal organisent à Noirlac une Académie de musique de chambre, proposant aux jeunes talents de toute l’Europe (instrumentistes et compositeurs) de se frotter au monde artistique professionnel. Ensemble, il s’agit d’explorer en une semaine un répertoire plantureux, et de restituer le fruits de ce travail en public.

Premier d’une série de quatre concerts donnés entre le Cher et le Loir-et-Cher, ce programme, qui regroupe trois partitions distantes chacune d’un siècle, est résolument placé sous le signe de la jeunesse. Dimitri Chostakovitch (1906-1975) était encore élève au Conservatoire de Léningrad lorsqu’il composa ses Deux Pièces pour octuor à cordes op. 11. Contemporains de la Symphonie n° 1 op. 10 (et créés en 1927 suite au succès de celle-ci), composés en 1924-1925, ce Prélude et ce Scherzo échevelé témoigne de la verve mélodique et rythmique que l’on retrouvera dans toutes les œuvres ultérieures de son auteur. Composé pile un siècle plus tôt par un adolescent de 16 ans, l’Octuor en mi bémol majeur op. 20 de Felix Mendelssohn (1809-1847) impressionne par la manière dont il est pensé pour huit voix différentes et indépendantes, dans un style orchestral qui permet de varier à loisir les combinaisons instrumentales. Premier chef-d’œuvre de Mendelssohn, l’œuvre suscita l’admiration de son ami Robert Schumann, qui déclara : « Ni dans les temps anciens, ni de nos jours on ne trouve une perfection plus grande chez un maître aussi jeune. »

À côté de ces deux maîtres juvéniles, Lisa Heute, du haut de ses 34 ans, ferait presque figure de marraine. Entre sa carrière d’accordéoniste (notamment au sein de l’ensemble lyonnais Orbis) et son parcours de compositrice, cette musicienne originaire d’Auvergne peut déjà s’enorgueillir d’un parcours fort riche : cent ans plus tard, on est très curieux de découvrir l’œuvre qu’elle a imaginée en regard des pages de ses aînés.