Dalok : derrière ce nom signifiant « chants » en hongrois, ce concert-spectacle rend un hommage éperdument vibrant à ces mélodies qui rythment depuis des générations le quotidien des campagnes de Hongrie et de Transylvanie. Des mélodies qui ont également inspiré de nombreux compositeurs « classiques », de Béla Bartók à Gyõrgy Ligeti… Au diapason des cordes frottées du Trio Ardeal – le nom hongrois de la Transylvanie –, les chanteuses du Trio Nóta – terme désignant un genre à part entière de la chanson populaire dans lequel texte et musique, précisément notés, n’attendent que d’être magnifiés par le souffle des interprètes – s’y entendent comme peu d’autres pour nous faire passer du rire aux larmes, de l’enthousiasme à l’abattement, de la danse à la déploration. Entre complaintes chantant la séparation, le deuil ou l’exil et chants à danser qui sont de petits bijoux d’humour ou de surréalisme, voilà une musique gorgée de vie et d’émotions. Une musique entre oralité et écriture, qui abolit les hiérarchies entre tradition savante et pratiques populaires… Les six interprètes nous entraînent à la rencontre des peuples tziganes avec une générosité désarmante. Authenticité de l’interprétation, justesse de la sensation, profondeur du sentiment, énergie de l’instant : leur musique sonne juste parce qu’elle est vivante, toujours en mouvement.